La stratégie nationale de l’Emploi sera lancée, le 17 décembre prochain, a annoncé le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Abdelwaheb Maattar, lors du Congrès national pour l’emploi, ouvert , jeudi, 28 juin 2012, dans l’un des hôtels de la banlieue de Tunis.

La stratégie nationale de l’Emploi qui vise à absorber le maximum des chômeurs est le fruit d’un travail de plus que 4 mois mené par le ministère de la Formation en collaboration avec des experts, des associations regroupant les jeunes chômeurs, des représentants de la société civile et des membres de l’Assemblée constituante. Toutefois, pour mener à bien cette stratégie, il faut trouver, selon le ministre, les meilleures solutions, et ce à travers la mise en place d’une stratégie de développement basée sur l’investissement, l’éducation, la formation, la bonne gouvernance ainsi que le rôle de la société civile.

Le ministre a appelé également toutes les parties et les personnes concernées à multiplier leurs efforts pour la mise en place d’une stratégie nationale, la première en son genre en matière de l’emploi.

Il a fait savoir que son département s’emploie à prendre les mesures nécessaires pour mettre en place cette stratégie en dépit des obstacles matériels, administratifs et législatifs. C’est dans ce cadre qu’il a recommandé la réforme des programmes des fonds de l’Etat pour l’Emploi qui sont, selon lui, marginalisés et ne contribuent pas à la création de l’emploi. Abdelwaheb Maater a appelé aussi à définir les orientations du budget de l’Etat pour l’année 2013, dès aujourd’hui.

De son côté, Youssef Kariouti, directeur du bureau de l'organisation internationale du travail (OIT), a indiqué que pour créer de l’emploi, il faut d’abord assurer la sécurité économique et sociale du pays. Selon lui, la création de l’emploi n’est pas la responsabilité du gouvernement mais plutôt des hommes d’affaires, de la société civile et des organismes sociaux qui devraient travailler avec plus d’harmonie entre eux.

Quant à Mohamed Msselmi, membre du bureau exécutif de l’UGTT qui a parlé au nom de Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union, il a fait savoir que la Tunisie n’a pas besoin d’autres diagnostics. « Plusieurs diagnostics ont été déjà faits, en 2008 et 2010, et n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Selon lui, 55% des Tunisiens qui ont un emploi, ont travaillé sans contrat durant l’année 2011, soit plus que la moitié travaille hors la réglementation et la couverture sociale.

Mohamed Mssalmi a indiqué également que 44% des personnes qui travaillent le font sous contrat durée indéterminée.

L’organisation du Congrès national de l’Emploi vise à définir une approche consensuelle au niveau des objectifs et des orientations. Le ministère a déjà engagé des consultations régionales, des débats avec les membres de l’Assemblée constituante et des cercles de réflexion comprenant des experts, des universitaires, des chômeurs et des acteurs de la société civile.

Il s’agit également, à travers ce Congrès, d’établir un diagnostic précis et commun de la situation et des problématiques de l’emploi en Tunisie. L’objectif aussi est de mettre en place un plan d’urgence pour la relance de l’emploi. Quatre équipes relevant du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle sont mobilisés déjà pour trouver des mesures urgentes. Le congrès est aussi une occasion pour définir les grandes lignes d’une stratégie nationale de promotion de l’emploi qui sera basée principalement sur la réforme de la fiscalité, le développement des projets nationaux en matière d’emploi, le développement de la micro-finance, de l’investissement et des priorités régionales.