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Actualité économique

Hausse tangible du coût de la vie en Tunisie

21/11/2011 07:37
Un quart de la population tunisienne (24,7%), considérée comme pauvre (statistiques du ministère des Affaires sociales), subit de plein fouet le renchérissement du coût de la vie.

Un quart de la population tunisienne (24,7%), considérée comme pauvre (statistiques du ministère des Affaires sociales), subit de plein fouet le renchérissement du coût de la vie.

En effet, la conjoncture est marquée par une accélération de l'inflation qui a atteint 3,4%, à la fin du mois d'octobre 2011, en raison de la persistance des tensions sur les prix d'un certain nombre de produits alimentaires (selon le conseil d'administration de la BCT, réuni le 16 novembre courant).

Même constat pour l'Institut National de la Statistique (INS), lequel révèle une augmentation de l'indice des prix à la consommation de 0,6%, en septembre 2011, contre +0,3%, en septembre 2010. Cette évolution concerne pratiquement, tous les secteurs et notamment, les prix des produits alimentaires et des boissons (+0,5%), des vêtements et chaussures (+0,6%), du logement (+0,2%), du transport (+1,3%) et de l'enseignement (+ 3,5).

Augmentation généralisée des prix

De nombreux consommateurs contactés par la TAP, confirment, que cette hausse des prix, ressentie au quotidien, a touché, presque, tous les produits et services.

"Tout est cher aujourd'hui, tout sans exception, les produits alimentaires de base, le transport, l'ameublement à mais, aussi, les factures de l'eau et de l'électricité", lance Habib, un sexagénaire, retraité, qui en tant qu'habitué du marché central (centre ville), est un fin connaisseur des prix.

A chaque fois qu'elle se rend au marché, Raoudha, femme au foyer de 36 ans, refait le même tour "pour se faire une idée sur les prix", car, selon elle, c'est en fonction du prix qu'elle fait ses achats et qu'elle décide même, le menu du jour.

"Il est toujours difficile de réussir la gestion quotidienne des dépenses avec un seul salaire, des loyers exorbitants, et des factures d'eau et d'électricité à régler", se désole, Raoudha.

Amira 30 ans, cadre dans une entreprise publique, est du même avis. Enceinte de trois mois, la jeune dame ne cache pas ses inquiétudes. "Mes dépenses vont doubler, avec l'arrivée du bébé, alors que mon revenu est toujours le même".

La future maman se félicite, pourtant, d'être une bonne gestionnaire, car elle a l'habitude de planifier ses dépenses et ne se livre pas à ses "goûts de luxe". Pour elle, le nécessaire doit toujours, passer en premier lieu.

Ouvrière de 40 ans, Houda, pointe du doigt "les grandes inégalités sociales" et "l'inadéquation" entre les prix à la consommation et les salaires.

"En Tunisie, le simple ouvrier vit au jour au jour et doit se battre pour arriver, sans s'endetter, à la fin de chaque mois", fait remarquer, la quadragénaire.

Moins pessimiste, Meherzia, 80 ans, drapée de son «safsari» blanc, estime que "notre Tunisie est généreuse, nul ne vit aujourd'hui dans l'extrême pauvreté, nul ne dort le ventre vide", répète-t-elle, convaincue que "chacun peut trouver son compte, chacun peut se débrouiller avec son salaire".

Hausse de la demande, spéculation, contrebande

Chef du département de la conjoncture et des études économiques à l'INS, M. Elyes Asemi explique, dans un entretien avec la TAP, que la flambée des prix est «le résultat évident de la hausse de la demande, face à une offre limitée, étant donné la conjoncture actuelle par laquelle passe le pays.

"En fait, la Tunisie est en train de subvenir aux besoins de deux peuples qui vivent des circonstances exceptionnelles : les tunisiens et les libyens, et ce à un rythme de production plus bas que d'habitude, du fait des mouvements sociaux, des grèves et des sit-in", précise t-il.

Selon le responsable, la situation a été aggravée, par les nouveaux comportements dont ont fait montre, des commerçants, des industriels et des particuliers (spéculation, contrebande) mais, aussi, des citoyens (frénésie d'achat, stockage de marchandises).

A cela s'ajoute, la libéralisation des prix et le manque de contrôle régulier, en raison des circonstances exceptionnelles par lesquelles passe la Tunisie.

"La convertibilité du dinar et sa dépréciation par rapport à l'euro et au dollar, ont, également, joué un rôle primordial dans la hausse des prix de certains produits (importés ou fabriqués à partir de matières importées) sur les marchés", conclut le responsable.

TAP
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